Publié le 08 Déc 2022
Du 3 au 8 octobre 2022, les joueuses de trois armées et de la gendarmerie nationale composant l’équipe de France militaire féminine de rugby à XV ont participé à la 1ère coupe du monde militaire à Auckland en Nouvelle-Zélande. Les Françaises ont rencontré les Néo-Zélandaises en finale. Grâce à une pénalité à la 78ème minute, les joueuses emportent la victoire sur le score de 9 à 8. C’est fait, elles sont championnes du monde !
Anaïs Ourliac, ancienne joueuse et entraîneuse des jeunes au Rugby Club Revélois, qui a participé à cette coupe du monde, nous raconte cette aventure.
Anaïs, peux-tu te présenter ?
J’ai 31 ans et je travaille à Picotalen en tant qu’agent de laboratoire dans la qualité de l’eau potable. J’habite à Revel où je suis en train de faire construire ma maison. Je suis passionnée de rugby et de sport en général. Je suis réserviste dans l’armée de terre au service des sports de la défense. C’est ce qui me permet d’avoir le statut militaire et d’avoir pu participer à cette coupe du monde.
Quel est le parcours pour passer de joueuse au RCR à championne du monde lors de la 1ère coupe du monde militaire à Auckland et face aux Néo-Zélandaises ?
Mon père a joué au rugby à Revel pendant des dizaines d’années à l’époque où le club jouait en deuxième division nationale. C’est en allant le supporter tous les dimanches que la passion du rugby m’a gagnée. Je me suis inscrite au rugby en UNSS à Revel avec le lycée Vincent Auriol de Revel, puis à Jolimont où j’ai continué ma scolarité.
Une section féminine s’est ouverte à Revel l’année d’après et j’ai commencé le rugby en club au Rugby Club Revélois en 2008. Puis je suis allée jouer à Castres (2014), à Villefranche-de-Lauragais (2015), à Ponsonby à Auckland lors d’un voyage en Nouvelle-Zélande en 2016-2017, et enfin au stade toulousain depuis 2017.
Peux-tu nous raconter cette épopée néo-zélandaise ?
Tout a commencé en septembre à la base aérienne de Mont-de-Marsan lorsque j’ai participé au stage de préparation à la coupe du monde : 38 postulantes pour 28 places… J’ai été très fière et honorée d’avoir été sélectionnée dans ce groupe. Pour cette première édition inédite de la coupe du monde militaire féminine de rugby à XV, sept nations étaient présentes : Nouvelle-Zélande, Angleterre, Tonga, Fidji, Australie, Vanuatu et France.
Gagner les néo-zélandaises, chez elles, en finale de coupe du monde militaire, à la dernière minute… C’est pour ce genre de moments que je m’entraîne tous les jours…
C’était un rêve de petite fille de porter un jour le maillot de l’équipe de France, et en plus chanter la Marseillaise en ouverture d’une coupe du monde en Nouvelle-Zélande face aux Néo-Zélandaises. C’est un souvenir qui restera gravé à vie !
Quel est ta joueuse/ton joueur préféré(e) et pourquoi ?
Pour mon joueur préféré, je dirais Frédéric Michalak qui était une icône à mes débuts en tant que joueuse. Il est très impliqué maintenant dans la vie de clubs pros ou semi-pros comme Blagnac.
Ma joueuse préférée est Camille Imart, demi d’ouverture, avec qui j’ai eu le privilège de jouer la saison dernière, et avec qui je suis championne de France avec le Stade Toulousain. C’est une excellente joueuse et une personne en or.
Que dirais-tu à des parents dont la fille veut jouer au rugby et qui ne sont pas très partants ? Que t’a apporté ce sport ?
J’ai été éducatrice de rugby en catégorie minime (12-14 ans) à Revel pendant quelques années, et ce qui est important c’est que les filles se sentent bien en pratiquant ce sport. Le rugby est un sport complet qui nécessite tous les gabarits, tous les caractères. Le mieux c’est d’essayer !
En ce qui concerne l’état d’esprit c’est un sport qui a de véritables valeurs de partage, d’entraide, de fête, de convivialité et les éducateurs ont tous à cœur de les transmettre. Le rugby ce n’est pas seulement un sport, on y trouve des amis et parfois même une famille.
Crédits photos : Stade Toulousain, Serge Gonzales, CNSD (centre national des sports de la défense)