Retour sur cette épopée
Comment avez-vous découvert la natation synchronisée ?
J’ai grandi en région parisienne où j’ai commencé par la natation classique. Une entraîneuse m’a initiée à la natation synchronisée, et j’ai tout de suite accroché. À 16 ans, quand mon père a été muté, nous sommes arrivés à Toulouse. Je me suis inscrite au club local et j’ai découvert la “vraie” natation synchronisée. Dès 17 ans, je me suis retrouvée à entraîner, ce qui m’a passionnée immédiatement. J’ai toujours voulu enseigner. J’ai donc obtenu mon brevet d’État d’éducateur sportif. Cette année, avec les filles que j’entraîne, nous avons obtenu la 5e place aux Championnats de France élites dans la catégorie des 11 à 14 ans.
Comment êtes-vous arrivée à Revel ?
Après mes études en sciences et quelques années comme chef de bassin à la piscine de Colomiers, j’ai postulé à Revel. J’y suis arrivée en septembre 2011, il y a 13 ans. C’était un choix délibéré, car la piscine de Colomiers fermait pour travaux et on me proposait des horaires peu pratiques. À Revel, je travaille dans les écoles où je donne des cours en collaboration avec les enseignants et leur programme pédagogique et je travaille à la piscine dès son ouverture.
Vous avez récemment chorégraphié le spectacle des écoles à l’occasion du passage de la flamme olympique.
C’était un véritable challenge ! J’ai proposé une idée de spectacle sur le thème des cinq continents qui a été retenue. J’ai dû réorganiser mon emploi du temps pour intervenir également à La providence pour que toutes les écoles de la ville y prennent part. C’était une première ! Au total, 540 enfants en primaire et 280 en maternelle ont participé. Les chorégraphies se sont succédé sur scène avec les enfants habillés aux couleurs des anneaux olympiques proposant un spectacle aux couleurs du monde, Espagne, Inde, Polynésie…
Parlez-nous de votre récente aventure aux championnats d’Europe à Belgrade.
Il y a un an et demi, une ancienne nageuse m’a proposé de rejoindre une équipe de masters pour participer aux championnats. Après une pause de plus de quinze ans sans nager (notre dernier souvenir de compétition était une quatrième place aux championnats d’Europe à Cadix), le projet était ambitieux : s’entraîner un week-end par mois à Villefranche-de-Lauragais, car nous habitions toutes dans des endroits différents. Nous nageons en masters dans la catégorie des plus de 40 ans. C’est un défi que nous avons relevé ensemble, des amies qui se connaissent depuis plus de 30 ans. Au-delà de la performance sportive, cette expérience est avant tout une belle histoire d’amitié. Nous avons commencé par les Open de Bruxelles en avril, où nous avons décroché la première place. Ensuite, nous avons remporté le titre de championnes de France Master à Chenôve le 22 juin.
Pour financer notre participation aux championnats d’Europe, nous avons dû monter des dossiers de sponsoring et faire appel à nos familles et employeurs. C’était un défi, car la fédération ne prend pas en charge les frais des nageurs, même pour les compétitions internationales.
Le 3 juillet, nous nous sommes rendues à Belgrade pour les championnats d’Europe. L’expérience était incroyable : nous avons nagé dans la même piscine que les grands champions mondiaux, avec les mêmes installations et le score s’affichant en bas de l’écran. Le plus beau, c’est que nous sommes montées sur la plus haute marche du podium : championnes d’Europe !
Et l’avenir ?
Nous envisageons peut-être les championnats du monde à Singapour en août 2025. Cependant, c’est un tout autre budget et nous devrons trouver des solutions de financement plus importantes.